posté le 14-07-2008 à 21:44:35
le 13 de Dieuze sous les feux de l'actualité
nouveau témoignage de la mobilisation des élus
Le journal la-Croix.com se fait à son tour l'écho de la nouvelle du départ du 13 de Dieuze.
Je vous laisse découvrir cet article :
14/07/2008 18:27
Dieuze se mobilise et refuse de rendre les armes
Les élus mosellans protestent contre le départ programmé du 13e régiment de dragons parachutistes
La
Fête nationale et le défilé militaire avaient cette année un goût amer
à Dieuze (Moselle). Depuis qu’ils ont appris que le prestigieux 13e
régiment de dragons parachutistes (RDP) allait être déplacé dans le
Sud-Ouest, les élus sont sur le pied de guerre.
Les maires et
les conseillers municipaux des 128 communes de l’arrondissement se sont
unis pour contre-attaquer et empêcher le départ de cette unité d’une
région déjà durement frappée par la crise et les restructurations
économiques.
Samedi 12 juillet, les élus du territoire, le
Saulnois, ont manifesté à Metz, ceints de leur écharpe tricolore.
Mercredi 16 juillet, ils vont envoyer une délégation à Paris. Avec
chaque fois le même avertissement : faute d’être entendus, ils
démissionneront en bloc à partir du 22 juillet, laissant l’Etat se
débrouiller pour gérer les conséquences du départ du 13e RDP, vécu ici
comme une « tragédie », « une blessure » ou une « humiliation ».
En
première ligne face à la menace, Fernand Lormant sonne le tocsin. Le
maire UMP de Dieuze assure se battre pour la survie même de sa commune
et de celles des environs. Les 900 militaires du régiment représentent,
avec leur famille, « 1 800 personnes, soit la moitié de la population
de la commune, et 30 % de l’activité de l’arrondissement »,
rappelle-il. Le coup de grâce
Pour
les élus, le départ du « 13 » serait donc le coup de grâce. Patrick
Leclercq, propriétaire d’une boutique de vêtements et président de
l’Association des commerçants de Dieuze, prévoit déjà des faillites en
série. « Quand on pense à Dieuze, on pense au 13. Quand on parle du 13,
on parle de Dieuze », insiste Hervé Sève, président de l’association
Patrimoine et histoire militaire du Saulnois.
Lui-même
conseiller municipal d’un village voisin, il vit le déplacement du
régiment comme le début d’une spirale infernale. « Ici, il y a un gars
du régiment qui a cinq ou six gosses. S’il part, l’école ferme. Si les
écoles ferment, cela va pousser les gens qui restent à aller ailleurs
pour se rapprocher des écoles. Après, les derniers commerces fermeront
et il n’y aura plus rien. Voilà ce qui nous attend ! Moi, je suis
retraité, je survivrai. Mais pour les jeunes, l’avenir s’annonce très
difficile ici », s’inquiète cet ancien militaire de l’armée de l’air.
Au-delà
de l’aspect économique, évidemment fondamental, le départ du « 13 »
émeut car il est vécu comme une preuve supplémentaire de l’abandon par
l’Etat de toute une région. Pour Charles Stirnweiss, ancien maire UMP
de Forbach et toujours président de l’Association des maires de
Moselle, « s’il y a un endroit où il faut prendre en compte les
considérations économiques, c’est Dieuze », frappé au fil du temps par
des crises successives dans la sidérurgie, la chimie et la chaussure.
Tout cela, plaident les élus, mériterait une attention particulière de
l’Etat. Faute de quoi, prédit Maurice Masson, maire de Montcourt, « on
va se transformer en dortoir pour personnes âgées ».Guère rassurés
Devant
l’ampleur de la mobilisation et des inquiétudes, le ministre de la
défense a assuré ce week-end que Dieuze conserverait une implantation
militaire. Tout en confirmant le départ du RDP dans le Sud-Ouest « pour
regrouper cette unité avec l’ensemble de sa brigade ». Une explication
qui ne satisfait nullement les élus locaux. « On nous dit qu’il n’y a
plus de raison de concentrer des régiments en Lorraine car le danger ne
vient plus de l’Est. Mais vous croyez que nous sommes menacés
d’invasion par l’Espagne ? Alors, pourquoi transférer notre régiment
dans le Sud-Ouest et pas l’inverse ? », s’emporte Charles Stirnweiss.
La
possible création d’une école de gendarmerie ne rassure guère. « Ce
serait à peine une centaine d’emplois permanents. Le reste, ce sont des
stagiaires, avec très peu de pouvoir d’achat », calcule un élu. « En
fait, résume Charles Stirnweiss, on a trop souvent entendu les
gouvernements dire : “C’est un mauvais moment à passer mais on va vous
aider.” Mais rien n’est jamais venu. Alors, c’est simple : on n’y croit
plus. »
Mathieu CASTAGNET
le lien vers la page du site :
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2343708&rubId=4076