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Titre du blog : L'ECHO du Saulnois
Auteur : UPV
Date de création : 12-01-2008
 
posté le 04-06-2012 à 23:38:41

busard à Moyenvic

Rase-motte dans la vallée de la Seille

 

Belle observation d'un busard cendré mâle qui plane silencieusement en bord de Seille.

Peu de battements d'ailes pour notre élégant rapace qui glisse longuement au dessus des prairies et des cultures à la recherche d'un campagnol, d'un mulot ou d'un oiseau posé au sol.

 

C'est un oiseau migrateur. Il arrive en avril et repart en août-septembre. Il prend ses quartiers d'hiver en Afrique au sud du Sahara ou en Asie Méridionale. Il chasse à l'affût ou en volant à très basse altitude. A 2 ou 3 mètres de hauteur, il survole les champs et les fossés en longues glissades silencieuses.

Compte tenu de sa taille modeste, le busard cendré se nourrit principalement de micromammifères (campagnols, mulots) mais aussi de passereaux qui ont l'habitude de stationner à terre tels que les alouettes, les bruants et les pipits. En effet, le busard ne poursuit pas ses proies et celles qui ont le bon réflexe de s'envoler, ont en général la vie sauve.

 

 

Le nid, souvent de petite taille, est construit à terre dans la végétation herbacée, ce qui explique que bien des couvées sont menaçées à l'époque des moissons. En mai-juin, la femelle pond de 3 à 5 oeufs dont l'incubation dure entre 28 et 35 jours. Les jeunes busards quittent le nid en marchant au bout de 3 semaines mais l'envol ne s'effectue qu'au bout de 35 ou 40 jours. 

 

L'espèce est en nette régression ces dernières années. Les causes principales de cette régression sont la destruction des nids par les travaux de récolte des céréales, la chasse et la disparition des habitats. Cette espèce est habituée à construire les nids parmi les cultures, mais les récoltes précoces, dû à la modernisation de l'agriculture, font que ces travaux ont lieu quand les jeunes n'ont pas encore quitté le nid. 

Hervé MICHEL, photographe et spécialiste des oiseaux prend position sur la problématique de protection du busard cendré : 

"Comme beaucoup de rapaces, le busard cendré a longtemps été décimé par l'homme et la loi le protégeant a permis d'arrêter ce massacre. Malheureusement, à la fin des années 1990, des voix se sont à nouveau élevées parmi les chasseurs les plus arriérés pour pouvoir à nouveau le détruire sous le falacieux prétexte qu'il serait à l'origine de la disparition de la perdrix dans bien des régions de plaine. Il est évident que la régression de la perdrix est uniquement due à l'agriculture intensive qui détruit les haies et les couverts où elle pouvait nicher entre deux cultures, et qui empoisonne les insectes et les graines qui forment l'essentiel de sa nourriture. À partir de là, il est vrai qu'il est plus simple d'accuser le busard cendré que d'affronter les agriculteurs et de leur demander de changer leurs méthodes de culture, d'autant plus que la plupart de ces chasseurs revendicatifs sont les mêmes agriculteurs qui exploitent ces vastes étendues stériles qui sont autant de déserts biologiques où ni les busards, ni les perdrix ne peuvent survivre. Mais quand on sait le poids politique des chasseurs en France, le busard cendré a de quoi s'inquiêter d'autant plus que certains braconniers se disant chasseurs, forts de leurs convictions, estiment qu'ils peuvent outrepasser la loi pour en abattre quelques-uns.
Et pourtant le busard cendré n'a pas besoin de ces excités de la gachette qui ne comprennent rien aux équilibres de la nature pour faire partie des espèces menacées de France. Depuis les années 1970, il est en effet artificiellement maintenu en vie dans bien des endroits de France par une foule de bénévoles de diverses associations de protection de la nature. Ces derniers se chargent de surveiller les nids situés dans des cultures et les repèrent en les entourant de piquets lorsque l'agriculteur débute la moisson. Sans cette intervention qui mobilise des milliers de personnes en France au début de l'été, le busard cendré aurait bel et bien disparu de nombreuses régions car là où les marais ont tous disparu, les cultures représentent l'unique site de substitution."

 

Pour illustrer les propos de Hervé MICHEL, à Moyenvic un nid de busard a été repéré en 2011 dans une culture. Demande a été faite à l'agriculteur pour protéger le nid de la moisson (cela revient à baliser un carré de 2m² à l'aide de 4 hauts piquets afin que la moissonneuse évite le nid et ne tue les jeunes encore présents et incapables de voler). Réponse  : NON !!!! Sans commentaire sur la mentalité et l'état d'esprit de cette personne ... moyenvicoise.