Refroidissement des volontés politique et industrielle vs réchauffement climatique
Il y a un an, la lutte contre les effets alarmants du réchauffement climatique mobilisait toutes les énergies.
Aujourd'hui, et après l'échec du sommet organisé par l'ONU à Copenhague en décembre 2009, l'enjeu climatique semble avoir disparu de l'agenda politique mondial.
Les catastrophes naturelles se multiplient depuis quelques semaines. La canicule et les incendies en Russie, les inondations record au Pakistan, en Inde et en Chine, la sécheresse et la crise alimentaire au Niger, témoignent de dérèglements dramatiques.
La réunion internationale sur le climat à Bonn, du 2 au 6 août, avant-dernière session de préparation à la Conférence de Cancun,
au Mexique, en décembre, a été marquée par davantage de reculs
que d'avancées, au point de remettre en question les rares acquis de
Copenhague. "Il se peut que nous ne soyons pas en mesure de parvenir à un accord global et contraignant à Cancun", a admis le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lundi 9 août.
Le principal objectif fixé est connu : limiter le réchauffement à 2 °C. Pour y parvenir, les pays industrialisés doivent avoir ramené, en 2020, leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 % à 40 % en deçà de leur niveau de 1990.
Les engagements mis à ce jour sur la table par les pays industrialisés permettront au mieux une baisse des rejets de CO2 de 14 % à 18 %!
La France, par exemple, malgré un plan climat parmi les plus volontaristes (mais avec peu de moyens), n'a pu que stabiliser ses émissions depuis 1990, sans parvenir à les réduire, comme vient de le révéler le commissariat général au développement durable. Les belles paroles et promesses politiques qui nous endorment et nous illusionnent tuent la planète à petit feu ! Et que dire des industriels qui courent après des bénéfices de plus en plus importants ...